Rives de la Bénoué

ZOO DE GAROUA OU LE TOURISME VISUEL

 PARC2 ZOOLOGIQUE DE GAROUA

L'importance du potentiel touristique du département de la Bénoué est indéniable ; en effet, à partir des caractéristiques physiques, socio culturelles et humaines, il apparaît que de nombreuses curiosités valent la peine d'être proposées à la connaissance des nationaux et des visiteurs au Cameroun. Cependant, les structures et conditions d'hébergement de ces étrangers quelques fois souffrent de la non conformité avec la norme. Néanmoins, des efforts sont faits du côté des promoteurs privés pour parer à l'essentiel, c'est-à-dire construire des centres d'hébergement. A partir de Garoua, la première curiosité est incontestablement le jardin zoologique.

  Situé en plein cœur de la ville de Garoua, dans l'arrondissement de Garoua 2ème, Département de la Bénoué, Province du Nord, le jardin zoologique de Garoua est une véritable opportunité touristique.

Avec sa superficie d'environ 6,8 hectares, le zoo de Garoua comme l'appellent affectueusement  ses visiteurs présente un couvert végétal à prédominance d'espèces exotiques et quelques pieds d'espèces dites indigènes. Son sous bois est très riche en graminées.

Mais la grande curiosité de cet « hôtel » ce sont les 93 locataires :

01 céphalophe

01 marabout

01 aigle pêcheur

01 vervet

02 patasses

09 babouins

06 buffles

Et en fin la plus grande famille, excusez du peu, 72 crocodil

 DDC/BENOUE

Et dans ce milieu cosmopolite, se créent souvent des amitiés insolites. C'est le cas du céphalophe et du marabout qui se tolèrent, s'acceptent, se console.

Mais attention n'allez pas voir dans cette complicité une amitié gratuite ! Le céphalophe qui se fait tout gentil est en fait très intéressé par les matières fécales qui contiennent du sel, dont raffole cet herbivore, qui est nourrit de graminée, de légumineuse, de céréales, d'arachide, de niébé et de tourteau de coton graine. Il a une espérance de vie de 12 ans en captivité.

Son ami marabout lui se nourrit de poissons, de crapauds et autres reptiles. Ovipares, il donne 01 à 02 oeufs par portée. Prendre son repas est un véritable sport, une véritable partie de match. Il ferait sûrement un bon gardien de but, à la manière dont il attrape le poisson qu'on lui sert ou plutôt qu'on lui lance.

Autre singleton du zoo, le vervet, de son nom scientifique cercopitecus aethiops tantalus ; ce vivipare donne 01 petit par an. Il a un cycle oestrien de 31 jour et une espérance de vie d'environ 24 ans en captivité.

Au zoo, il est nourrit de fruits, de tubercules, d'arachide, de céréales, de niébé, de protéines animales. Dans la nature, il prélève aussi des oisillons, des œufs, des bourgerons.

A quelques mètres des 2 amis, l'aigle pêcheur, majestueux dans sa cage, donne l'impression de s'ennuyer. Cet oiseau pêcheur ne se nourrit que de poisson frais. Heureusement pour lui, il est à Garoua, à quelques kilomètres seulement du fleuve Bénoué, où le poisson est la chose la plus disponible. Avec ses griffes et son bec pointu, ce pêcheur particulier n'aime pas trop se mettre à table en présence des visiteurs.

C'est tout le contraire de ses voisins patasses, qui ne se font pas prier pour se mettre à table.

 

Du côté des papix cynocephalus arubis plus connu sous le nom de babouin doguera, la vie est un peu plus agitée.

Les 09 vivipares ont des comportements semblables à ceux de l'Homme. Ils mangent des fruits, des tubercules, de l'arachide, des céréales, du niébé, de protéines animales. En captivité, ils peuvent vivre 30 années environ. Gros mangeurs, ils s'agitent dès qu'ils aperçoivent de la nourriture, notamment les arachides dont-ils raffolent.

Très gentils avec les enfants, ces primates sont malheureusement très agressifs vis-à-vis des femmes. Et il n'est pas rare que des véritables bagarres les opposent entre eux. Il faut alors une intervention du Conservateur ou de ses collaborateurs pour ramener le calme. C'est d'ailleurs cette situation qui a conduit à une séparation des mâles dans des cages différentes.

 

Très calmes, pas du tout taquine, toujours à paresser au bord de leur étang, les 06 tortues sont copines  avec les 72 crocodiles. Les deux espèces partagent d'ailleurs le même bassin d'eau. La cohabitation est facile puisqu'il n'y a pas compétition. Les crocodiles se nourrissent des poissons, de viande fraîche alors que les tortues mangent de l'herbe et de la tomate. Signalons que les crocodiles peuvent vivre 100 ans. Ici, ils se sont habitués à leurs encadreurs, les bénévoles pour la plus part. Ces derniers se disent satisfaits du travail qu'ils font et ont développé au fil des années, une véritable passion pour les bêtes du zoo. Ils ont des journées plutôt bien remplies.

La peur, ils ne la connaissent pas.

 

C'est vrai qu'ils sont conscient des dangers auxquels ils s'exposent mais qu'importe, l'essentiel c'est de faire le métier qu'on aime, même si on attend pas de salaire.

Il faut dire que s'occuper des animaux et des oiseaux du jardin ne procure pas que de la joie. Il faut parfois faire face aux caprices des uns et des autres qui parfois boudent la nourriture qu'on leur offre.

Et la qualité de la nourriture n'est souvent pas le seul problème. On a beau être un animal, la vie en captivité est souvent pénible.

 

 

 

 

 

Crée en 1966 comme petite ménagerie à parc d'animaux sauvages en transite pour les pays amis du Cameroun, des pays avec lesquels le Cameroun entretenait des relations dans le domaine de la faune, le zoo de Garoua a connu plusieurs mutations pour se retrouver depuis 1992 sous la tutelle du Ministère des forêts et de la faune.

Dans les années 74, le jardin zoologique comptait des espèces très variées. On y retrouvait ainsi des éléphants, des antilopes, des dromadaires, des gros reptiles, des lions, des buffles et des hyènes. Ces dernières ont été transférées, il n'y a pas très longtemps au jardin zoologique de Mvog-betsi à Yaoundé.

 

 

Les objectifs assignés au zoo de Garoua sont nombreux, tant sur le plan scientifique, touristique, éducatif, socio-économique que culturel :

 

 

Il permet le développement du tourisme de loisir, à travers l'expression des différentes espèces animales ;

Il préserve les espèces en voie de disparition ;

 

    C'est aussi un laboratoire par excellence pour les étudiants de l'École de Faune de Garoua et d'autres grandes écoles du Cameroun ;

Au contact des animaux du jardin, la population peut être amenée à lutter contre le braconnage, car ce contact crée une familiarité;

L'autre objectif qui avait été assigné au zoo, c'est celui de générer de l'argent, à travers des visites payantes. Malheureusement, ce dernier objectif est impossible à atteindre.

 

Moussa MARANDATA

 

 

 

 

 

A côté de l'absence de clôture de sécurité, le jardin zoologique fait face à de nombreux autres problèmes.

Pourtant les potentialités touristiques du zoo sont indiscutables. Garoua étant la principale porte d'entrée des touristes dans le Grand Nord, on comprendrait aisément que ces touristes s'intéressent au zoo et rapportent des devises. Il y a là une raison de s'aventurer dans l'aménagement de ce joyau, surtout qu'il est situé à proximité des grands hôtels de la ville.

Heureusement, du côté de la Délégation provinciale de la Forêt et de la Faune on a déjà une idée de ce qui pourrait être fait pour un avenir prometteur du zoo.

En attendant que ces propositions se concrétisent, la vie au parc continue son bonhomme de chemin, avec ses 93 locataires qui attendent tout aussi votre visite. Vous êtes certainement nombreux à ignorer l'existence de ce coin d'attraction, ce haut lieu de tourisme de loisir.

Moussa MARANDATA

 

 



14/12/2008
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