Rives de la Bénoué

Le mode de vie actuelle prédispose à des maladies cardiovasculaires

 

Maladies cardiovasculaires.

« Le mode de vie actuelle prédispose à des maladies cardiovasculaires »

 

 

Le Docteur Mamadou, Généraliste à l’Hôpital Génico-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé est entré au CUSS très tôt à l’âge de 20 ans, après l’obtention de son BAC D au Lycée Jean Tabi de Yaoundé. Il a terminé ses études au CUSS en 2010 et fait ses premières expériences sur le terrain à l’Hôpital de District de Tokombéré 8 mois durant. De culture arabo peulh, le natif de l’Adamaoua a passé la grande partie de ses études au Lycée d’Etat de l’Estuaire à Libreville au Gabon, où il est réclamé jusqu’aujourd’hui par l’Etat Gabonais pour y exercer sa fonction de médecin. Ayant un amour légitime pour la biologie dès le bas âge, le jeune Mamadou l’a convertie à l’être humain dont il a globalement une satisfaction du service qu’il rend à l’humanité. Très dégourdi dans son métier, Mamadou fait partie de la jeune génération camerounaise qui croit en le devenir du pays et reste convaincu qu’il y a maints défis à relever par les jeunes, et surtout dans le domaine de la santé malgré le peu de moyens humains, matériels, financiers dans nos formations sanitaires. Après  avoir porté sa blouse à Tokombéré dans la Région de l’Extrême Nord,  Docteur Bachirou comme on l’appelle affectueusement, constate qu‘en périphérie les problèmes de matériel, d’insuffisance de thérapeutique, de diagnostique en médecine entravent quelque fois la volonté de travailler. Sorti du CUSS à l’âge de 27 ans, il se retrouve très tôt à diriger un personnel médical et paramédical plus âgé que lui. Ayant l’onction légale du gouvernement, Mamadou n’a pas considéré cela comme une occasion de brimer ses collègues ; mais a plutôt cultivé la rentabilité de chacun dans son rôle en définissant les tâches. « C’est ce qui évite les problèmes de mésentente, de mépris dans les services, si chacun sait ce qu’il doit faire, personne n’en voudra à l’autre et les patients se sentiront mieux pris en charge par le personnel médical » a-t-il affirmé. A la faveur de l’actualité notamment le dépistage précoce de l’hypertension dans les écoles de la Région, Dr Mamoudou parle de cette maladie qui fait des ravages dans les familles.

 

L’Action: En nécrologie, les termes ‘’décédé de suite d’une crise cardiaque’’ sont devenus courants, est-ce une nouvelle pathologie dans le monde de la médecine ?

Docteur Mamoudou : La crise cardiaque est toujours la conséquence d’une maladie sous jacente. On parle de crise cardiaque quand le cœur n’arrive plus à remplir sa fonction principale,  celle de pompe. Il s’installe en ce temps l’insuffisance cardiaque qui peut conduire à une crise cardiaque.  La crise cardiaque, essentiellement sur le plan pathologique,  est un problème électrique. La contraction du muscle cardiaque est un phénomène qui a une certaine synchronisation. L’impulsion électrique part des oreillettes vers les ventricules. On parle de crise cardiaque quand ce phénomène n’est plus synchronisé, les muscles cardiaques se contractent dans tous les sens. L’absence de synchronisation  provoque l’oisiveté du cœur ; conséquence : le cœur souffre, ensuite le cerveau et enfin les autres organes. Ce disfonctionnement peut entraîner le décès du sujet et on dit qu’il est décédé de suite de crise cardiaque.

L’Action: Existe-t-il une liste des maladies sous jacentes qui provoquent la crise cardiaque ?

Docteur Mamoudou : Parler d’une liste des maladies sous jacentes, c’est d’abord parler de crise cardiaque ; principalement l’angine de poitrine. On parle de l’angine de poitrine, quand le cœur lui même n’arrive pas à recevoir suffisamment du sang pour se contracter, il y a des artères corollaires qui vascularisent le cœur, dans cette condition d’insuffisance du sang, le cœur est victime des problèmes électriques. L’impulsion qui part du nœud  sinusal est troublée dans son rythme. Ces maladies sous jacentes sont d’ordre sinusal. Pour une personne non médicale on peut lui parler  des arythmiques et des troubles. Les troubles du rythme sont principalement les causes des troubles cardiaques ou des insuffisances cardiaques, c'est-à-dire de l’obstruction par des boules de lipide qui peuvent être cardiaques et cérébrales. La formation de petites obstructions depuis l’hypertension aussi avec toutes ses causes peuvent conduire à des troubles cardiaques.

L’Action: Quelle différence existe entre crise cardiaque et maladies cardiovasculaires ?

Docteur Mamoudou : La crise cardiaque est la conséquence d’une maladie cardiovasculaire, c'est-à-dire des maladies cardiaques, le sujet a les troubles de rythme et les troubles de la contractilité, on les résume en maladies hypertensives.  Tout cela peut conduire à une crise cardiaque. Elle peut être également induite par des médicaments toxiques, des poisons. Pour le cas des maladies cardiovasculaires, on a cité les troubles de rythme, le ventricule droit se vide dans le ventricule gauche ; puis dans le l’oreillette gauche et est finalement pompée dans l’artère ; l’aorte et les veines pulmonaires. Dans tout ceci il y a une certaine synchronisation et c’est le nœud sinusal  qui donne l’impulsion.

L’Action: Qu’est ce qui prédispose plus les gens à cette  pandémie ravageuse dans le monde ?

Docteur Mamoudou : les décès sont fréquents à cause de la prévalence de cette maladie. Le mode de vie actuelle prédispose à des maladies cardiovasculaires, à savoir la sédentarité, l’obésité, l’alcoolisme,  le tabagisme et le manque d’activité physique, sans compter les malformations cardiaques dépistés chez nous,  Le plus souvent c’est le mode de vie. La race noire est plus exposée aux maladies cardiovasculaires, et les hommes sont plus exposés, principalement le tabagisme, l’alcoolisme, contribuent à les provoquer.

L’Action: Quelles sont les mesures préventives et curatives pour venir à bout de ces maladies cardiovasculaires ?

Docteur Mamoudou : Pour le traitement, il y a un volet préventif. Le changement de nos modes de vie, faire des exercices physiques régulières, pas la quantité mais la régularité, ensuite  avoir une alimentation équilibrée en cholestérol. Il y a deux types de cholestérol, le bon et le mauvais. Il faut augmenter les apports en ce qui est bon. Le bon cholestérol est essentiellement d’origine végétale et le mauvais est d’origine animale. En somme, une activité physique régulière, une alimentation saine, éviter les facteurs de risque comme l’alcoolisme, le tabagisme ; là sont les meilleurs moyens de prévention. Il nécessite de faire le bilan à partir d’un  certain âge, systématiser le dépistage des maladies cardiovasculaires, essentiellement en dosant un peu les lipides, le triglycéride, le cholestérol et faire une visite lipidique de temps en temps quand on a les moyens. Pour le volet curatif, il y a des médicaments anticholéstérolien, qu’on doit prendre régulièrement et à vie. Il ne faut pas arrêter son traitement anti hypertenseur et d’être suivi. Ce qui permet la prévention et ceux qui sont suivis assistent trop peu à de survenu de crise cardiaque.

                                                                                                                                                      Propos recueillis par Pierre Abdou.                                     



30/11/2012
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