Rives de la Bénoué

Le Lamidat de Demsa en Deuil

Le Lamidat de Demsa en Deuil

 

 

Sa Majesté Moustapha Moussa s’est éteint ce samedi à Gaschiga

 

Il a été emporté par une maladie qui le terrassait depuis fort longtemps ce samedi 07 juillet 2012 à 10 heures 30 minutes dans son palais à Gaschiga, chef lieu de l’Arrondissement de Demsa. L’illustre disparu a lutté près de cinq mois avec une maladie qui a fini par avoir raison de lui. Il a été enterré 04 heures après son décès dans son domicile privé au quartier « Barouma » dans le strict respect des la religion musulmane. Mais le deuil se passe au palais, un deuil prévu pour 07 jours

« Le lamido de Demsa est mort » voilà l’information qui est passé ce samedi à 10 H 30 mn à partir des téléphones. L’information est vite vérifiée  à Gaschiga et fait la une des conversations. La cour du palais est immédiatement prise d’assaut. Des véhicules de toutes les marques, des motos et  vélos sont spontanément arrivés avec à bord les membres de la famille, de la « fada », des administrations publiques et privées, etc. l’atmosphère lourde traduit la chute d’un grand baobab. L’émotion est vive. Des grands tapis sont installés pour recevoir tout le monde. Les hommes d’un côté, les femmes, selon la coutume musulmane ont leurs entrées et sont installées à l’intérieur du palais. Des amis, des connaissances, des frères, des autorités administratives  sont arrivés également de Garoua et du Nigéria voisin. Pendant que les uns repartent après avoir adressé les condoléances à la famille éprouvée, les autres arrivent. Le temps est consacré au recueillement. Des prières sont annoncées à chaque cinq minutes. Dans la foule on aperçoit des présences significatives, celles de l’Ambassadeur Mouhamadou Ahidjo, du Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Garoua, etc. Les frères et princes du défunt sont assis à l’entrée  du palais et c’est là où ils sont consolés.

Suite à ce décès du souverain de Demsa, c’est toute la ville de Demsa qui est paralysée. Les rues sont désertes.

Le parcourt du défunt lamido Moustapha Moussa

Il a accédé au trône e Demsa le 03 janvier 1990 succédant ainsi à son feu père lui-même décédé le 25 décembre 1989. Désigné par son père, il a été tout simplement confirmé au trône par la cour. Mais avant Sa Majesté Moustapha Moussa a été cadre puis Directeur de l’Agence BEAC du Nord de 1970 à 2008, date à laquelle il a pris sa retraite pour se consacrer à son peuple.

Né à Gaschiga, ce digne fils avait eu un parcours scolaire élogieux et une carrière professionnelle intense. Il avait fait ses études primaires  à Gaschiga de 1955 à 1962. Nanti du CEPE, il poursuivit ses études au CETIC de Garoua de 1963 à 1966 sanctionnées par le CAP aide comptable. Il s’est inscrit au Lycée Technique de Douala en 1966 et en 1969 il décrochait son BAC G2. Après l’Université de Yaoundé, il s’est envolé pour la France où il obtint sa licence en Sciences économique à l’Université de Paris 10è et se jetât dans le monde de l’emploi, notamment à la BEAC.

Au sein de cette institution il a occupé le poste de Chef de service de la BCEAEC, puis Adjoint au Chef de Bureau de Garoua et de 1974 à 2008, Directeur d’Agence BEAC de Garoua. Ce grand commis de l’Etat a été Vice-président de l’UNTC puis de l’OSTC de 1973 à 1983, Vice-président de la FECAFOOT de 1978 à 1995 et plusieurs fois honoré par le pouvoir public au titre d Officier du Mérite Camerounais, Chevalier de l’Ordre de la Valeur, Commandeur de l’Ordre de la Valeur, Mérite Sportif, Grand Officier de l’Ordre de la Valeur et par ailleurs membre de la CONAC. Il est en outre promoteur d’une radio communautaire dénommée « FM DEMSA »

M. MOUSSA MOUSTPHA MOHAMADOU de son vrai nom laisse derrière lui une reine, des épouses et 22 fils dont 10 filles et 12 garçons tous en larme ainsi que les populations de l’Arrondissement de Demsa, ses voisins du Nigéria et tout le Cameroun qu’il a servi avec engagement et loyauté. Pour ceux qui l’on connu, « c’est un baobab qui est tombé »

Et l’Après Lamido…

Tout est calme à Gaschiga. La police et la gendarmerie dissimulée dans la foule veillent. Personne n’ose se prononcer sur la succession. « Il faut d’abord observer le deuil. Le reste viendra quand le conseil de la famille se réunira » a lâché un proche de la famille dans l »anonymat. « Nous ignorons pour l’instant qui va succéder à MOUSTAPHA alors que son père MOUSSA l’avait désigné. On ne sait pas s’il a désigné quelqu’un. Mais ça ne va pas tarder car le Lamidat ne doit pas rester plus d’un mois  sans un chef » a ajouté un autre. « Il y a beaucoup de prétendants. Il y a ses frères et ses propres fils. L’administration réglera la suite » a argumenté un troisième.



11/07/2012
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